Le Québec Étudiant
Volume 01 - Numéro 02
27 septembre 1977
par Pierre Potvin
Les étudiants du Campus de Sorel-Tracy réclament depuis huit ans la construction d'un nouveau campus. Celui qu'ils occupent présentement est divisé en trois pavillons séparés par des distances allant jusqu'à un mille et demi. La venue d'un député péquiste dans le comté, M. Maurice Martel ramena encore une fois le problème qui se posait, et cela d'une façon assez aiguë puisque ce dernier avait fait la promesse de faire «quelque chose» pour le campus Sorel-Tracy, qui fait partie du Cegep Bourgchemin. Encore une fois il fallu pour que la grosse machine administrative se mette en marche que les étudiants fassent ressentir leur mécontentement d'une façon marquée. Dès les jours qui suivent l'élection de leur député, des représentations ont été faite auprès du directeur du campus, M. Roland Gaudreault. En février 76, un comité pour l'amélioration des conditions d'études voit le jour et met sur pied un «cahier de revendications» et ceci en consultant les employés. Il faut dire sur le sujet que bien que le terrain pour la construction de ce nouveau campus ait été acheté en 68, rien ne laissait présagé un aboutissement prochain, à cause des coupures budgétaires qui avaient été faites dans l'éducation. Le comité visait à long terme la construction et à court terme l'amélioration des moyens déjà existants. Le Campus Sorel-Tracy, dont le pavillon principal est l'ancien monastère des Pères Franciscains ne correspondaient plus aux normes d'hygiène et de sécurité fixées par le Ministère de l'Education sur beaucoup de ces points le directeur du campus approuvait les étudiants. Mais ceux-ci jugeaient que les moyens pris par le directeur n'étaient pas efficaces et se perdaient dans la pédale de la bureaucratie.
La sensibilisation entreprise par l'Association Générale des Etudiants amena rapidement les étudiants à prendre des mesures concrètes. Tout d'abord en mars 76, l'opinion publique est alertée par la presse et les parents sont invités à une journée d'étude à laquelle tous les employés du Campus étaient invités, sauf l'administration. Mentionnons en passant que le syndicat des professeurs appuyait les étudiants dans leur lutte. Ce qui donna lieu à un comité intersyndical à l'intérieur du campus afin d'étudier les solutions qui pourraient être appliquée dans l'immédiat. En avril, l'AGE emploie une stratégie de harcèlement auprès de l'administration en remettant constamment le problème sur le tapis, à travers les différentes réunions où assistent des étudiants. Vers la fin du mois, une manifestation dans les rues est organisée, elle mena les étudiants sur le site choisi, il y a 8 ans, pour la construction du campus tant souhaité. On y brûla en effigie, le vieux monastère. Ensuite les marcheurs se rendirent devant les bureaux du député, qui après réunion avec les représentants étudiants promet de leur donner une réponse définitive dans les quinze jours, et à la construction, et à leurs demandes d'améliorations des conditions d'études. Le 16 mai, le député avertit les étudiants que la lettre s'est perdue quelque part entre son bureau et le conseil du trésor. En conférence de presse, le directeur du campus annonce le 27 juin, la construction du nouveau campus qui sera terminé pour la rentrée 79 ou la session d'hiver 1980. Et que dans l'immédiat on verrait à réaménager les services audio-visuel, d'hygiène, de sécurité et de sports.
De l'avis des observateurs sur le campus, les étudiants dans leur mobilisation sont pour une très grande part dans l'acquisition de ce nouveau campus et l'amélioration du matériel déjà en place.
Le campus Sorel-Tracy : Une victoire qui revient aux étudiants
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