Brèves

Le Québec Étudiant
Volume 01 - Numéro 01
6 septembre 1977

Participation : Beaucoup de gens ont été frustrés
«Beaucoup de gens à l'intérieur des Cégeps ont été frustrés par l'illusion de la participation.» C'est le bilan que fait la Fédération des Cégeps dans un dossier préliminaire sur les réalisations des Cégeps depuis dix ans. On sait que la structure des Cégeps comprend des représentants d'étudiants, de parents et de professeurs au sein des instances décisionnelles. Selon le dossier, il appert que les groupes participants ont perdu confiance dans les structures de «co-gestion» en raison du peu de pouvoir réel de ces structures.

Selon le dossier:
«La structure participative a été «encadrée» dans un organisme fortement hiérarchisé et «conditionné» par les politiques administratives centralisées et les négociations de conventions collectives centralisées. Ce fonctionnement a fortement incité tant les groupes de professeur que les groupes d'étudiants à organiser des «systèmes de pressions» auprès des instances «centralisées», c'est à dire le ministère de l'éducation lorsqu'il y avait des problèmes majeurs. Les conseils d'administration ont été vite perçus par ces divers groupes comme des organismes sans pouvoir et sans capacité d'intervention efficace auprès des autorités gouvernementales.»
(Réalisations des Cégeps depuis 10 ans, Mai 1977, p . 16)

Ces affirmations rejoignent la déclaration de l'Aneq à ce chapitre, adoptée au septième congrès national (juillet 1977). Dans cette déclaration, l'Aneq dénonçait les structures de cogestion comme donnent peu de pouvoir réel aux étudiants, parents et professeurs, d'autant plus que la participation aux structures se limite au niveau local. - F.C.

Placement étudiant : 60% d'emplois en moins cet été

(BNIR) Le nombre d'étudiants placés par les services du gouvernement provincial est passé de 37,261 (au 17 août 1977) l'an dernier à 14,683 cette année (à pareille date). Cette chute pour le moins vertigineuse a été causée par la perte de 9,000 emplois temporaires reliés aux jeux olympiques et à une baisse radicale de l'emploi dans le secteur privé et gouvernemental. Alors que l'an dernier 19,000 étudiants étaient sélectionnés par le service de placement pour travailler dans le secteur privé, il n'y en a eu que 7,610 cette année. D'autre part, le gouvernement a aussi réduit le nombre des emplois offerts ; il en offrait 8,415 en 1976 pour 7,073 cette année. (source : Paul Bennett, Le soleil, 19 août 1977, A.14)

45% des inscrits au Cégep obtiennent un diplôme
C'est dans un dossier publié à l'occasion du dixième anniversaire des Cégeps que la Fédération des Cégeps nous apprend cette nouvelle. Au chapitre de l'accessibilité financière, le dossier constate d'autre part : «Les étudiants de milieu socio-économique modeste sont partagés presqu'à part égale entre les secteurs général et professionnel. Les étudiants venant de milieu aisé sont en très grande majorité inscrits au secteur général.»

Cela permet de confirmer que ce sont les étudiants mieux nantis qui réussissent le mieux à se diriger vers l'enseignement supérieur tandis qu'il est plus difficile d'envisager les mêmes études pour les étudiants plus pauvres. En ce qui concerne le phénomène «Drop out» ou l'abandon, le dossier indique : «Ce n'est pas tout d'avoir accès aux institutions d'enseignement postsecondaire . Encore faut-il y demeurer assez longtemps pour réaliser les objectifs de formation ...» «Nous prenons conscience d'un phénomène de «drop out» et de «drop in» qui permet de réaliser que les objectifs de formation sont trop identifiés au programme traditionnel axé sur la transmission des connaissances et pas assez sur le développement intégral de la personne.»

Ces informations troublantes viennent s'ajouter au sondage paru cet été qui identifiait une inquiétude marquée chez beaucoup de cégépiens par la crainte de ne pouvoir financer leurs études à terme. - F.C.

Ouverture de l'Aneq au niveau mondial
(BNIR) C'est depuis Octobre '75 que le conseil central de l'Aneq a pour mandat de développer ses relations à l'échelle internationale avec MIE (Union Internationale des Etudiants) et les autres associations étudiantes. Cependant, beaucoup de préoccupations avaient jusqu'ici empêché d'établir des contacts suivis. Cette période est enfin révolue. En effet, depuis janvier l'Aneq a répondu positivement à plusieurs invitations lors d'évènements internationaux, notamment en Lybie, au Yémen et en Allemagne de l'ouest. Face à l'Union Internationale des Etudiants (92 pays membres, fondée en 1946) le conseil central a décidé de développer des relations d'échange et de travail. Toutefois le Conseil Central n'a pas jugé opportun d'envisager une affiliation, considérant qu'un tel geste obligerait l'Aneq a prendre des positions au niveau de la politique internationale, ce qui est loin de rencontrer ses priorités. L'Aneq participera donc en Octobre au 12e congrès de l'UIE et invitera d'autre part un représentant de MIE au 8e congrès de l'Aneq. L'une des priorités que l'Aneq mettra de l'avant dans ses relations internationales est la lutte contre le chômage. Enfin, des nouvelles du mouvement étudiant à l'échelle mondiale seront incluses dans la revue de l'Aneq. La participation de l'Aneq au niveau international est quand même limitée selon les disponibilités financières et humaines actuelles. C'est pourquoi, jusqu'ici, seules les invitations qui n'occasionnaient aucun frais ont été acceptées; le déplacement des délégués a été assuré grâce aux bons soins des organisations hôtes.

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